Letra de Neuvième
Six heures zéro sept à la pendule
Lumière verte dans la chambre

Elle dort j'gamberge

C'est toujours à ces heures là qu'les fantômes reviennent

Les doutes les impressions définitives
Les voies sans issue

Les questions qui restent en suspens

Les réponses toutes faites

Et j'insomniaque encore


Toujours un chien qui hurle à c't'heure-là

Sa copine a dû lui poser un lapin

Comme hier comme demain

Premières lueurs du jour au coin des rideaux

J'déteste le lever du jour j'sais pas pourquoi

Peut-être parce que j'imagine la déprime des gens qui partent travailler

Répétition sans fin à l'aube rien de nouveau

Gravir les échelons pas se laisser bouffer
Premiers flashes à la radio

Toujours la même chose

Les mêmes morts les mêmes noms

Les mêmes guerres les mêmes drames jamais de bonnes nouvelles

A croire que les nouvelles sont toujours mauvaises

En fait on est tellement habitués à la grisaille

Que si un fou annonçait un jour des trucs sympas

Personne n'y croirait

Tout le monde se foutrait de sa gueule

On serait tous perdus

Elle dort de plus en plus et moi de moins en moins

Elle est de plus en plus belle

Faudrait pas qu'elle s'en aille jamais

C'est fou les choses qu'on pense tout bas et qu'on répète pas

Parce qu'on veut jouer les durs les forts

Et un jour les gens sont plus là 

Et on n'pense plus qu'aux occasions manquées

Sept heures vingt cinq à la pendule

Juillet 84

Neuvième