Letra de Menace
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Dans un bureau conditionné, peut être, il y aura eu
Une défaillance dans le calcul du compte des denrées
Ou une maladie balancée dans la chaîne alimentaire
Une défaillance dans le calcul du compte des denrées
Ou une maladie balancée dans la chaîne alimentaire
Par un comptable sans pouvoir
Il suffira d'une avarie presque minime pour que se casse
Une extrêmement flexible tige ou un miroir
Il suffira d'un signe dans le ciel, un oiseau immobile
Ou trois fois rien de différent dans l'intime de l'air
Ce sera vers midi et se fera un grand silence
Et tout de suite on entendra un cri de femme long
Comme sorti d'une voiture accidentée dans un décors de pluie
On vous aura annoncé votre mort à la télévision
Il sera aussitôt et simplement trop tard
Trop tard pour tout, pour la colère et pour le cri
Trop tard pour la fuite et trop tard pour la révolte
Trop tard pour le dernier bateau et pour la lutte et pour la vie
La lumière s'éteint partout, des téléphones sonnent
Il souffle un joli vent vénéneux dans les hôpitaux déserts
Vous vous trouvez atteint par grappe et vous mourrez
Une réaction incontrôlable propage un gaz dans le ciel vert
La misère n'a que son mufle et vous vous jetez sur les routes
Pour la grande scène de l'exode qui cette fois finira mal
Il n'y a plus de refuge au bout de la route, plus de route
Plus de sens de la marche, plus de marche à suivre, plus de sens
Vous allez de plus en plus vite, certainement
A Lyon ou à New York, dans de grands avions impassibles
Que lancent depuis des chapelle aseptiques des voies fabriquées
La misère, vous la visitez en club dans des pays exotiques
Dans les appartements bourgeois qui ont l'allure des scènes de théâtre
Ou tout passe par le filtre du velours et de la convention
On manie l'argenterie, le mot d'esprit, le capital
Et le concept et surtout sans jamais presque hausser le ton
La bourgeoisie règne en papier crépon sur son royaume
Sûre d'elle même, de sa technologie, de ses oreilles de coton
On ne sait pas trop où l'on va mais qu'importe,
Quand on accroche sur le rôle, on improvise et à Dieu va - t
L'émotion vide que vous récitez, le théâtre
Donnent dans les gréements sur le ciel peint en haut
C'est une sorte de bateau fantôme bien dans ses cales
Quelques petits milliards de nègres qui ont peur
Monde factice, O monde sans raison, monde fragile
O, qui vit follement de sa fragilité
Qui trouve dans sa fuite un certain relatif équilibre
Et l'abîme comme un ventre attire les fous qui vont s'y damner
Monde captif, O monde sans amour, monde fragile
Brave gens qui vous êtes laissés drainer
Je veux répandre la terreur comme une marée patiente
Il reste peu de temps pour sauver le monde et vous sauver
Il reste peu de temps pour la sainte colère
Je vous voit comme un cheval aux jambes brisées
Les yeux fous qui cherchent à se lever, qui cherchent une aide
Dans le ciel vide autour de lui qui tourne et dans sa tête emballée
A plat, ah vous ne croyez plus beaucoup à l'amour ni à l'insolence
Si je dis « humble » pour voir derrière vous, vous vous tournez
Quel est celui que par ce vocable suranné je désigne ?
La révolte vous semble affaire de maniaque ou d'enfant gâté
Mais il y a comme une sale maladie dans la joie
Comme une crise de confiance dans la qualité de l'eau du robinet
Peut être que les fruits du cur sont traités, il y aura toujours un doute
Tout d'un coup le soupçon s'installe et vous voilà parcouru par la frousse
Terreur, je veux, Terreur, je veux répandre
Comme un apport de sang dans l'organisme fatigué
Guerres saintes partout, on vous avait confié des armes
Qu'en avez vous fait, souvenez vous, qu'en avez vous fait
Dîtes, qu'avez vous fait de la parole qui est une braise ardente
On la prend à pleine main, on porte le feu
Dans les termes épuisés, dans les mauvaises blessures
Dans les mauvais sommeils, ou sur les yeux des gens qu'on veut aimer
Je vais porter la guerre dans les journaux, chez le vieil humanisme
Là qui s'avachit dans l'eau stagnante des chroniques et des marais
Mes petits féodaux, le parapet vous n'y passez surtout jamais la tête
On trahi gentiment derrière les sacs du courrier des lecteurs entassé
Il nous faut des porteurs de paroles avec des chenilles d'acier dans la tête
Pour conduire dans les vallées ce peuple hagard de jeunes gens
Dieu les protège et Dieu les guide et Dieu les aime
Ils ont foyés le vieux monde corrompu d'un buisson brûlant
Parole, pour porter des coups, parce qu'il est grand temps de parole
La vérité, la vérité, comme si la vie en dépendait
Parole, pour ouvrir un territoire avec des blessures fertiles
O Paroles, avant que ne s'avance la saison
Demain, il y a un virus fabriqué par hasard,
Les bateaux qui n'arrivent plus
Une ampoule qui claque à la régie finale
Une bombe de trop dans le magma central
Je vous dit qu'il est temps, ce monde est dans ce carnet qu'on referme
D'un geste las et qu'on écrase comme un cur
Regardez s'envoler votre dernier bel avion magnifique
Il s'en va errer dans la banlieue des pourquoi, comment
Ce monde, on l'oubliera, dites vous bien, très vite
Comme dans un éphéméride, un chiffre parmi cent
Ce monde est déjà rien de plus qu'un graphisme misérable
Dans quoi, l'il et la raison cherchent ce qu'on pouvait y trouver
Maintenant que le livre se ferme, sentez ce vide capital
Le ciel est désert, la terre bruit de cris désaccordés
Que se lèvent ici, ceux qui ont de l'esprit pionnier dans la tête
Il va falloir dès ce soir tout recommencer
Il suffira d'une avarie presque minime pour que se casse
Une extrêmement flexible tige ou un miroir
Il suffira d'un signe dans le ciel, un oiseau immobile
Ou trois fois rien de différent dans l'intime de l'air
Ce sera vers midi et se fera un grand silence
Et tout de suite on entendra un cri de femme long
Comme sorti d'une voiture accidentée dans un décors de pluie
On vous aura annoncé votre mort à la télévision
Il sera aussitôt et simplement trop tard
Trop tard pour tout, pour la colère et pour le cri
Trop tard pour la fuite et trop tard pour la révolte
Trop tard pour le dernier bateau et pour la lutte et pour la vie
La lumière s'éteint partout, des téléphones sonnent
Il souffle un joli vent vénéneux dans les hôpitaux déserts
Vous vous trouvez atteint par grappe et vous mourrez
Une réaction incontrôlable propage un gaz dans le ciel vert
La misère n'a que son mufle et vous vous jetez sur les routes
Pour la grande scène de l'exode qui cette fois finira mal
Il n'y a plus de refuge au bout de la route, plus de route
Plus de sens de la marche, plus de marche à suivre, plus de sens
Vous allez de plus en plus vite, certainement
A Lyon ou à New York, dans de grands avions impassibles
Que lancent depuis des chapelle aseptiques des voies fabriquées
La misère, vous la visitez en club dans des pays exotiques
Dans les appartements bourgeois qui ont l'allure des scènes de théâtre
Ou tout passe par le filtre du velours et de la convention
On manie l'argenterie, le mot d'esprit, le capital
Et le concept et surtout sans jamais presque hausser le ton
La bourgeoisie règne en papier crépon sur son royaume
Sûre d'elle même, de sa technologie, de ses oreilles de coton
On ne sait pas trop où l'on va mais qu'importe,
Quand on accroche sur le rôle, on improvise et à Dieu va - t
L'émotion vide que vous récitez, le théâtre
Donnent dans les gréements sur le ciel peint en haut
C'est une sorte de bateau fantôme bien dans ses cales
Quelques petits milliards de nègres qui ont peur
Monde factice, O monde sans raison, monde fragile
O, qui vit follement de sa fragilité
Qui trouve dans sa fuite un certain relatif équilibre
Et l'abîme comme un ventre attire les fous qui vont s'y damner
Monde captif, O monde sans amour, monde fragile
Brave gens qui vous êtes laissés drainer
Je veux répandre la terreur comme une marée patiente
Il reste peu de temps pour sauver le monde et vous sauver
Il reste peu de temps pour la sainte colère
Je vous voit comme un cheval aux jambes brisées
Les yeux fous qui cherchent à se lever, qui cherchent une aide
Dans le ciel vide autour de lui qui tourne et dans sa tête emballée
A plat, ah vous ne croyez plus beaucoup à l'amour ni à l'insolence
Si je dis « humble » pour voir derrière vous, vous vous tournez
Quel est celui que par ce vocable suranné je désigne ?
La révolte vous semble affaire de maniaque ou d'enfant gâté
Mais il y a comme une sale maladie dans la joie
Comme une crise de confiance dans la qualité de l'eau du robinet
Peut être que les fruits du cur sont traités, il y aura toujours un doute
Tout d'un coup le soupçon s'installe et vous voilà parcouru par la frousse
Terreur, je veux, Terreur, je veux répandre
Comme un apport de sang dans l'organisme fatigué
Guerres saintes partout, on vous avait confié des armes
Qu'en avez vous fait, souvenez vous, qu'en avez vous fait
Dîtes, qu'avez vous fait de la parole qui est une braise ardente
On la prend à pleine main, on porte le feu
Dans les termes épuisés, dans les mauvaises blessures
Dans les mauvais sommeils, ou sur les yeux des gens qu'on veut aimer
Je vais porter la guerre dans les journaux, chez le vieil humanisme
Là qui s'avachit dans l'eau stagnante des chroniques et des marais
Mes petits féodaux, le parapet vous n'y passez surtout jamais la tête
On trahi gentiment derrière les sacs du courrier des lecteurs entassé
Il nous faut des porteurs de paroles avec des chenilles d'acier dans la tête
Pour conduire dans les vallées ce peuple hagard de jeunes gens
Dieu les protège et Dieu les guide et Dieu les aime
Ils ont foyés le vieux monde corrompu d'un buisson brûlant
Parole, pour porter des coups, parce qu'il est grand temps de parole
La vérité, la vérité, comme si la vie en dépendait
Parole, pour ouvrir un territoire avec des blessures fertiles
O Paroles, avant que ne s'avance la saison
Demain, il y a un virus fabriqué par hasard,
Les bateaux qui n'arrivent plus
Une ampoule qui claque à la régie finale
Une bombe de trop dans le magma central
Je vous dit qu'il est temps, ce monde est dans ce carnet qu'on referme
D'un geste las et qu'on écrase comme un cur
Regardez s'envoler votre dernier bel avion magnifique
Il s'en va errer dans la banlieue des pourquoi, comment
Ce monde, on l'oubliera, dites vous bien, très vite
Comme dans un éphéméride, un chiffre parmi cent
Ce monde est déjà rien de plus qu'un graphisme misérable
Dans quoi, l'il et la raison cherchent ce qu'on pouvait y trouver
Maintenant que le livre se ferme, sentez ce vide capital
Le ciel est désert, la terre bruit de cris désaccordés
Que se lèvent ici, ceux qui ont de l'esprit pionnier dans la tête
Il va falloir dès ce soir tout recommencer
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