Jérôme Attal

Juillet Odéon
Nous n'irons jamais plus au Juillet Odéon Le film qui m'avait plu j'ai oublié le nom Mais comme a disparu la belle saison Le vent ne souffle plus que par comparaison. Tu relisais sans cesse Aurélien d'Aragon Tu vivais rue princesse et moi rue du Dragon Te souviens-tu du titre, du décor, de l'action Moi je faisais le pitre dans notre émotion Pour que tu jettes encore plus loin la décision De nous quitter devant la statue de Danton. Tu gardais nos tickets dans une poche de blouson Pour la nuit du chasseur c'est la grande évasion Le calme des statues, le climat des stations, Sous le métro Glacière j'attrapais des frissons Il coulait dans ma chair comme un contrepoison Et l'on s'aimait peut-être, plus que de raison. Nous n'irons jamais plus au Juillet Odéon La fille qui m'avait plu j'ai oublié son nom. Puis je l'ai retrouvé, comme par inattention, Le vent me l'a soufflé dans la rue du Dragon. From Letras Mania