Lucio Bukowski

Bagheria
J'ai vu des monstres à Bagheria Et d'autres pires dans nos cranes Des luttes ignorées et des parias Miroir déformant de nos craintes Le monde a perdu des points à chaque œil À tâtons, sculpte des pièces vides La graine refleurit toujours à chaque deuil Boutique souvenir remplie de vestiges Plomb fondu du ciel dorant de jeunes culs Des poitrines fermes et des cuisses bandantes Fulgurance des sexes mais le jeûne dure Depuis des millénaires et pendant Que la jeunesse se glisse hors de nous On la trouve vide et traînée Mais on se donnerait pour un seul jour De son parfum, s'imprégner J'ai vu des monstres à Bagheria Et d'autres pires dans nos cœurs Des rues y ont poussé, rien de très criard Silencieuses et sans note de l'auteur Le monde a perdu message et bouteille Les étranges orangers de ce rêve dissout Dans l'aspirine qu'un Dieu videra d'un coup sec Trop de white lady dans ce bar à six sous Plomb fondu du ciel brûlant de vieux corps Letras de cancionesDes poitrines tombantes et des solitudes La beauté a joui dans un temps record On la perdra tous jusqu'à la pourriture J'ai vu des monstres à Bagheria Et d'autres pires dans nos cranes Des luttes ignorées et des parias Miroir déformant de nos craintes Héraclès dans un hall de gare, plus d'chicot, un regard de barge Boisson verte, Edgar Degas, tout s'assombrit, c'est la fin du bal Souffle sur la flamme et nique vos races ; les Dieux s'en foutent, ils sniffent leurs traces Ils disparaissent aussi, le savent, leur âge d'or s'dissout dans schnaps L'orage sort sa lame de glace ; dans nécropoles, on manque de place Dans métropoles, on manque de grâce ; chaque création est paraphrase L'orage sort sa lame de glace ; dans nécropoles, on manque de place Dans métropoles, on manque de grâce ; chaque création est paraphrase Règne après règne, ils tombent, p't-être qu'ils ronflent au Hilton Rêve après rêve, ils sombrent, sèment gloire et Remington L'espace est dépassée, proverbes, cétacés Gros carnages et crustacés, mégots écrasés J'ai vu des monstres à Bagheria Et d'autres pires dans nos cranes Des luttes ignorées et des parias Miroir déformant de nos craintes From Letras Mania