Lucio Bukowski

Pilotis
C'est chaud sur mon visage, entre le soleil et (le Tanqueray ?) J'observe les heures tomber tout en mordant dans une tempura Le monde ne changera pas, disons qu'le monde fait comme les autres Les autres se disent : "Regarde le monde, pourquoi je f'rai différemment ?" Des fois, j'ai rien à dire, j'essaye de l'faire élégamment En soi, c'est un talent, c'est l'un des seuls dont je me vante La vie est simple : je fais des disques, gratte des poèmes, je peins des toiles Me fous à poils pour de vrai ; sur vos tétons, y'a plein d'étoiles C'est dommage, ce s'rait génial si on portait nos visages Chacun son sourire social automatique comme ton pliage Ça s'travaille, c'est comme la baise, [?] s'regardent fourrer la fille Eh connard, y'a pas d'public pour liker ton coup d'pubis J'vous en voudrais si vous m'forciez à faire des trucs de barge Plutôt crever, j'préfère encore faire des films de PAF J'ai la main sur quelques cœurs et de l'eau sur le gaz Ça fait longtemps qu'j'mets des coups d'poing dans un mur de glace Je vois des âmes s'éteindre en même temps qu'tous ces lampadaires J'aimerais tellement qu'ils se réveillent, emploient les grandes manières Mais une petite voix me dit, dit : "Do me what you want" Comment tu veux faire plais' à ceux assis si t'as pas réussi ? C'est - comment dire ? - un peu te-bê', commence par le début Essaye d'dire qu'est-ce t'en penses avant d'faire le tapin C'est pas d'ta faute si y'a plus rien au fond des cœurs Si ça marche pas, t'auras tout l'temps d'bouffer des culs Letras de cancionesJ'voudrais m'tirer tel Vendée Globe, rien à foutre d'la Vendée libre La liberté n'existe pas, ouais, tu n'la trouveras qu'dans les livres Plus on touche le fond et plus la foule est en délire Vous vivez dans c'pays où Christine Angot vend des livres ? Certains soirs, je m'dis : "Merde mais, au fond, c'est moi, "les gens"" Est-ce que les gens se disent : "Merde, au fond, "les gens", bah c'est p't-être moi" ? Certains soirs mais pas tous, sinon je finirais par boire Beaucoup trop, beaucoup trop tard, beaucoup trop mal, beaucoup trop d'malt Nœuds gordiens, mes câbles internes font des pelotes dans les recoins Plus j'me démène, plus je m'emmêle, plus j'me rappelle que ces requins Qu'ils appellent "rêves" me bouffent l'âme de l'apéro à l'insomnie Au-d'ssus des eaux de leur folie, je vis perché sur pilotis J'vous en voudrais si vous m'forciez à faire des trucs de barge Plutôt crever, j'préfère encore faire des films de PAF J'ai la main sur quelques cœurs et de l'eau sur le gaz Ça fait longtemps qu'j'mets des coups d'poing dans un mur de glace Je vois des âmes s'éteindre en même temps qu'tous ces lampadaires J'aimerais tellement qu'ils se réveillent, emploient les grandes manières Mais une petite voix me dit : "C'est assez, assez, assez, assez" Comment tu veux faire plais' à ceux assis si t'as pas réussi ? From Letras Mania